Arrêté arbitrairement, torturé et condamné à mort en secret par le Qatar : l’affaire explosive de Tayeb Benabderrahmane révèle un scandale diplomatique mêlant espionnage, faux documents et complicité présumée d’autorités françaises. Derrière ce scandale, un homme se bat aujourd’hui pour dénoncer un crime d’État qui dépasse largement les frontières du Qatar.
Tayeb Benabderrahmane, né le 24 janvier 1981 à Gennevilliers, est un chef d’entreprise franco-algérien reconnu pour ses activités dans le domaine du conseil géopolitique et économique international.
Engagé dès les années 2000 dans des projets sociaux visant l’insertion des jeunes en difficulté, il crée en 2017 le « Club Géopolitique », où il développe un réseau influent auprès de personnalités politiques et diplomatiques.
En raison de son expertise, Tayeb est recruté dès 2018 comme conseiller auprès du Comité national des droits de l’homme du Qatar (NHRC), avec pour mission de promouvoir l’image du pays et d’enquêter sur des affaires sensibles, notamment de corruption, impliquant des institutions financées par des fonds publics.
Malgré ses succès initiaux, il décide en novembre 2019 de mettre fin à sa collaboration, ce qui marque le début de ses ennuis avec les autorités qataries.
Le 13 janvier 2020, Tayeb Benabderrahmane est arbitrairement arrêté à Doha par les services secrets qatariens.
Placé au secret et torturé pendant près de dix mois, il est forcé de signer des documents falsifiés, impliquant notamment des personnalités françaises.
En juillet 2020, sous pression et sans avocat, il signe un protocole de confidentialité avec des représentants de Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG, sous peine d’une amende de 5 millions d’euros.
De retour en France en novembre 2020, il découvre que les autorités françaises, pourtant informées dès mars 2020, sont restées passives face à sa détention et aux tortures subies.
Malgré ses démarches judiciaires répétées en France et à l’international, Tayeb apprend par voie de presse, en septembre 2023, sa condamnation à mort prononcée secrètement par le Qatar le 31 mai 2023 pour « espionnage ».
Depuis, l’affaire est devenue un scandale international, avec des perquisitions à Paris visant des avocats influents et le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, accusé d’être impliqué.
Tayeb poursuit aujourd’hui son combat judiciaire pour dénoncer les abus subis, révélant au grand jour un système judiciaire et politique qatari profondément corrompu.
Tayeb Benabderrahmane est arrêté sans explication par les autorités du Qatar. Début de sa détention secrète.
Maintenu au secret, il subit isolement, actes de torture physiques et psychologiques, menaces contre lui et sa famille.
Il signe sous contrainte un accord de confidentialité lui interdisant de divulguer ses informations sensibles, notamment liées à Nasser Al-Khelaïfi et au Mondial 2022.
Libéré après 307 jours, gravement marqué physiquement et psychologiquement, il rentre en France.
Tayeb dépose une plainte pénale à Paris pour torture, séquestration, et menaces de mort contre X, visant indirectement les autorités qatariennes et Nasser Al-Khelaïfi.
Tayeb engage une procédure internationale contre le Qatar devant le CIRDI (Banque Mondiale) pour violation du traité France-Qatar, évoquant torture et détention arbitraire.
Des juges d’instruction français sont saisis ; perquisitions à Paris chez Nasser Al-Khelaïfi et son avocat.
Tayeb est condamné à la peine capitale pour espionnage, lors d’un procès tenu en secret à Doha, dont il apprend l'existence par voie médiatique.
Le Qatar informe officiellement la France de la condamnation à mort, suscitant une controverse diplomatique.
Le tribunal arbitral ordonne au Qatar de suspendre l’application de la condamnation à mort, garantissant une protection temporaire à Tayeb en attendant le verdict international.
L’affaire Tayeb Benabderrahmane a émergé progressivement dans l’espace public, d’abord à travers des enquêtes de la presse d’investigation française.